terça-feira, 3 de novembro de 2015


                                         Acte I, scène III

- L'ABBÉ, souriant : Décidément, je vois que l'histoire nous en veut et ne nous lâchera pas! (Temps.) Je ne voudrais pas que vous continuiez de dissimuler, comme vous seriez peut-être tenté de le faire. Il y a aussi de la loyauté en vous: votre présence ici le prouve. Dans ces conditions (souriant), l'alliance serait peut-être plus heureuse que la guerre. Des circonstances se présentent quelquefois où nous devons accepter de bon coeur le risque d'être trompés; je veux dire: où cela est préférable à donner l'impression que nous avons l'obsession du mal. Il n'est pas impossible que je mise sur votre loyauté. In n'est pas impossible que je vous permette de continuer à voir Souplier, mais avec votre promesse solennelle - encore une! c'était bien la peine! - avec votre promesse solennelle que vos relations seront irréprochables.

- SEVRAIS : Monsieur l'abbé, je vous donne cette promesse solennelle!

- L'ABBÉ : Je crois, je crois infiniment au pouvoir de l'affection vraie. Je crois que l'affection vraie est le plus puissant levier qui existe sur la terre. Le bon Dieu nous fait une grâce en nous accordant d'aimer quelqu'un - Ce petit Souplier, ah, qu'il y aurait à faire en lui! (...).


Montherlant, Henry de. La ville dont le prince est un enfant. Paris: Folio/ Gallimard, 1997, p 45.


( A publicação é de 1997, mas seguiu a edição de 1967).
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