terça-feira, 23 de setembro de 2014







 " La beauté des visages ne pèse pas sur la terre " (Extraits)

nos mains sont chaudes, il suffit d'exister
les aiguilles de l'horloge se sont arrétées à huit heures
     trente-quatre
nous avons vagabondé pieds nus dehors
nous nous sommes assis à l'entrée de la cour
a la fin de l'été nous a laissés aveugles, sans hâte
     ni inquiétude
j'ai caressé l'énigme de ton visage et maintenant
     tu dors entre mes jambes
les étoiles qui vont mourir dans le grand vide n'auront
     jamais connu la peur
(...)
plusieurs impressions surgissent en même temps
les nuages prennent des formes différents
tu me touches pendant que je parle
il y a le nombre des années autor de la terre
il y a la voix étrangère là où nous sommes
nous entrons à la maison, j'allume une lampe,
     la table est nue
parce que je t'aime tout devient pur
(...)
je vois la fin du jour
j'échappe mon argent au milieu de la route
le peu qui nous protège se transforme à chaque seconde
tes rires et tes larmes sont passés en moi
un dernier mot nous sépare
je baisse les paupières pour vivre seulement ici,
     pour avancer
autor de moi je découvre la faiblesse aveugle
     de la terre
(...)
le trottoir a été déblayé
je chiffonne un morceau de papier, je le jette
nous pouvons rester de longues heures au même endroit
au loin le chemin s'embrouille
les toits sont du silence
notre haleine tombe dans l'oubli
j'aurai senti près de moi cet événement fragile
     et sans défaut


  Charron, François. Les cent plus beaux poèmes québécois. S/c.: Biblio - Fides, 2013, pp 40 - 41 (Une anthologie préparée par Pierre Graveline).
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